Résultats du sondage sur les “Perturbations Internet en Polynésie de février 2024”

Les récentes perturbations Internet en février 2024 ont été au centre des préoccupations des entreprises en Polynésie. Avec un intérêt marqué pour comprendre les implications de ces incidents, OPEN Polynésie a initié un sondage visant à recueillir les impressions des entreprises locales affiliées au MEDEF Polynésie.

Ce sondage a été conçu pour permettre aux acteurs économiques de faire entendre leur voix et de contribuer à l’analyse des défis rencontrés.

Latence accrue : un défi majeur
L’une des principales problématiques de cette enquête réside dans l’observation d’une latence accrue pendant les périodes d’instabilité. En effet, le chemin de secours emprunté, passant par Tahiti, Manatua, Samoa, Portland, Los Angeles, se traduit par une augmentation d’environ +50ms par rapport au trajet nominal Tahiti, Hawaii, Los Angeles. Cette augmentation de la latence, bien que relativement modeste en termes de millisecondes, peut avoir un impact significatif sur les applications nécessitant des réponses rapides. Les joueurs en ligne ainsi que les applications sollicitant des accusés de réception courts sont particulièrement susceptibles d’être affectés.

Congestions en périodes de pointe
Un autre défi notable réside dans les congestions observées pendant les heures de forte affluence, principalement de 20h à 22h. Cette congestion est exacerbée par la capacité réduite du chemin de secours par rapport au chemin nominal. En effet, la capacité de bout en bout du chemin de secours est estimée à 50G, alors que la capacité utilisée en période de pointe sur le chemin nominal atteint 52G. Cette disparité de capacité peut entraîner des ralentissements et des interruptions dans la connectivité Internet pendant ces périodes chargées.

 

Résultats sondage
Nous avons recueilli des données essentielles qui offrent un aperçu significatif de l’impact et des préparations des entreprises face à de telles situations :

 

  1. Impact de la coupure de liaison Honotua :
    La moyenne de 6,8 attribuée par nos 98 répondants sur une échelle de 1 à 10 indique un impact substantiel de la coupure sur leurs activités numériques. Plus de la moitié (61%) a attribué une note supérieure à 6, soulignant ainsi l’importance de cette perturbation.

    Les services les plus touchés sont le partage de fichiers et l’utilisation du Cloud (78%), suivis de près par l’envoi et la réception d’e-mails (73%).

  2. Préparation face à une interruption de la connectivité :
    Seulement 14% des entreprises estiment être suffisamment préparées pour faire face à une interruption ou une diminution de la connectivité Internet, tandis que la grande majorité (78%) ne se sent pas suffisamment préparée.

  3. Mise en place d’alternatives pendant la coupure :
    Bien que la majorité des entreprises (86%) n’aient pas mis en place d’alternatives pendant la coupure, celles qui l’ont fait ont adopté des mesures telles que l’étalement des horaires de travail, le télétravail et l’utilisation de la 4G pour maintenir leurs opérations.




  4. Perspectives sur l’avenir de la connectivité :
    La majorité écrasante des répondants (75%) estime qu’accroître le nombre de liaisons et adopter une approche mixte câble et satellite (Starlink/Oneweb) sont des mesures essentielles pour minimiser l’impact de telles interruptions à l’avenir.
     

En résumé, ces statistiques soulignent l’urgence pour les entreprises de renforcer leur préparation face aux interruptions de la connectivité Internet et l’importance d’investir dans des solutions de secours robustes pour garantir la continuité des activités.
De plus, elles mettent en lumière la nécessité pour les autorités de prendre des mesures proactives pour améliorer l’infrastructure et minimiser les risques de perturbations à l’avenir.

 

Engagements envers l’amélioration
Face à ces défis, l’Organisation des Professionnels de l’Économie Numérique de Polynésie française, affiliée au MEDEF Polynésie française, s’engage à collaborer avec les acteurs concernés pour trouver des solutions efficaces. Ces résultats de sondage (anonymes) serviront de base à des discussions constructives et à la mise en œuvre de mesures visant à améliorer la stabilité et la qualité de la connectivité Internet dans la région.

 

En conclusion, cette analyse souligne l’importance de la participation et de la collaboration de l’ensemble des parties prenantes pour relever les défis complexes liés aux infrastructures Internet en Polynésie.

Ensemble, nous pouvons travailler à assurer une connectivité fiable et performante pour soutenir le développement économique et social de la région.

Directive NIS 2 : petite sœur du RGPD en matière de cybersécurité ?

Dans un paysage numérique en perpétuelle évolution, la Polynésie française se trouve confrontée à des défis croissants, notamment en matière de cybersécurité. Pishing, Ransomware, DDoS attack, Malware… ces mots qui caractérisent les types d’attaques dont la Polynésie est victime chaque jour font de plus en plus partie de notre quotidien et imposent de renforcer notre vigilance, tant pour les particuliers que pour les entreprises.À l’issue du 1er Forum CyberFenua, initiative de trois jours visant à informer les professionnels, particuliers et étudiants, l’Organisation des Professionnels du Numérique (OPEN Pf) et le Club de la Sécurité de l’Information Région Tahiti (CLUSIR) ont reçu Monsieur Moïse Moyal, Délégué aux Outre-mer de l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI) au cours d’une rencontre le lundi 4 mars dans les locaux du MEDEF à Papeete.

Cette rencontre fut l’occasion pour Moïse Moyal de sensibiliser les acteurs du numérique polynésien au déploiement de la Directive NIS 2 (Network and Information Security). Cette loi imposera aux entreprises de plus de 50 salariés et ayant un chiffre d’affaires supérieur à 1 million d’euros (environ 120 000 000 CFP) de mettre en place des mesures minimales de gestion des risques liées à la cybersécurité, qui comprennent des politiques de sécurité, des procédures de gestion des incidents et des audits réguliers, mettant en lumière son importance dans le contexte actuel de cybersécurité.Applicable dans 18 secteurs essentiels pour l’économie, dont le numérique, la loi devrait être applicable en métropole et en Polynésie française à la fin de l’année 2024. Si certains associent cette directive au « RGPD de la cybersécurité », le Délégué aux Outre-mer de l’ANSSI a voulu se montrer rassurant sur les modalités de déploiement : le but de cette directive est aussi d’accélérer la prise de conscience par les entreprises de la nécessité d’investir dans leur sécurité et de les inciter à agir pour se protéger d’attaques potentiellement dévastatrices. Le déploiement de la NIS 2 sera accompagné d’un dispositif gratuit d’autodiagnostique permettant d’identifier les 6 prochaines mesures sécuritaires à mettre en place dans l’entreprise. Si cette directive sera accompagnée de sanctions financières basées sur un pourcentage du chiffre d’affaires de l’entreprise, il semble qu’un temps d’adaptation suffisamment raisonnable sera laissé aux entreprises pour se mettre en conformité.Pour Thibault de Reviere, Président de OPEN, cette mesure vise avant tout à renforcer la protection des acteurs stratégiques, vulnérables face à des cybermenaces de plus en plus sophistiquées. Le développement de l’économie numérique fait partie des sujets prioritaires pour le pays et il est essentiel que les enjeux de sécurité informatique soient pris en compte dès maintenant pour assurer la solidité de la filière.En tant qu’autorité nationale, l’ANSSI est engagée dans la conception de programmes d’accompagnement sur mesure, adaptés aux particularités de chaque organisation. Au quotidien, elle déploie des actions de conseil visant à défendre les organisations contre les menaces, à sensibiliser sur les diverses formes de menace, à partager des informations et des évolutions, tout en offrant un accompagnement basé sur son expertise.

Testez dès maintenant votre éligibilité à la NIS 2 : https://monespacenis2.cyber.gouv.fr/simulateurPour des renseignements complémentaires : www.open.pf et www.clusir-tahiti.org.

Retour sur l’implication d’OPEN Pf et CLUSIR Tahiti au CyberFenua 2024

La première édition 2024 du Forum CyberFenua sur la cybersécurité s’est révélée être une expérience immersive et instructive pour les visiteurs professionnels et le grand public, les 28 et 29 février à la CCISM de Polynésie.

OPEN Polynésie et CLUSIR Tahiti ont conjointement animé un stand intitulé « Phishing (Hameçonnage) : Naviguons en Toute Sécurité ». Cette initiative visait à sensibiliser les participants aux risques de l’hameçonnage sur Internet, notamment à travers un jeu interactif basé sur des exemples de mails du quotidien.
Le stand offrait également des quiz sur la cybersécurité, l’hameçonnage et le RGPD, permettant ainsi des échanges riches entre les visiteurs et les organisations présentes.

L’objectif était d’initier le public aux bonnes pratiques en matière de cybersécurité, un enjeu crucial pour le territoire, d’autant plus avec les Jeux Olympiques de 2024 qui mettront en lumière le pays. 

Cet événement gratuit a été co-organisé par la Direction Générale de l’Economie Numérique, le Haut-commissariat de la République en Polynésie française, l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information. En partenariat avec Cybermalveillance.gouv.fr, le Clusir Tahiti, la Chambre de Commerce, d’Industrie, de Services et des Métiers (CCISM)  de Polynésie et l’Organisation des Professionnels de l’Economie Numérique.